Nous voici de retour en Argentine après notre longue traversée du Chili, du sud au nord. Depuis le petit village de San Pedro nous avons fait une journée de trajet en bus pour atteindre Salta, la linda (la belle).

Si le trajet en bus par le poste frontière Pasaje de Jama est riche en paysages spectaculaires, difficile d’en profiter en étant malade … Nous avons passé la douane dans le sens inverse, à plus de 4000m d’altitude, avec le souffle court quand il a fallu attendre 1h pour montrer nos passeports et traîner nos sacs devant les douaniers. Mais dans ce sens ces derniers sont moins regardant ; notre passeport français nous a valu un commentaire sur la Coupe du Monde loupée de peu et M’Bappé, sans un regard pour nos sacs.

Nous sommes donc arrivés de nuit dans la chaleur de la grande métropole de Salta, capitale de la province éponyme. Lucía, notre hôte Airbnb, nous attendait à l’appartement où nous avons vite sombré, épuisés par cette journée de trajet.

Au cours de nos 5 jours dans la ville, nous avons alterné entre balades dans le centre, recherches pour la suite du périple et séances de travail pour Étienne. Salta nous a un peu fait penser à Córdoba, dans le style ville coloniale aux accents hispaniques mais avec ici un aspect régionaliste plus marqué.

Nous avons retrouvé les empanadas argentines cuites au four (que l’on préfère aux chiliennes qui sont frites) et goûté à de nouvelles spécialités locales : humitas (préparation à base de maïs, cuite à la vapeur), tamales (purée de pomme de terre garnie de viande et cuit à la vapeur), cazuela (sorte de pot-au-feu ou ragoût).

Nous avons bravé la chaleur étouffante de la ville pour nous dégourdir un peu les jambes. La ville est grande et notre appartement n’était pas exactement dans le centre. Si l’ascension du Cerro San Bernardo est possible par un téléphérique, nous avons opté pour la version chemin de croix (il y a vraiment les 14 stations) en gravissant les nombreuses marches de pierre sous le chant assourdissant des grillons et les piqûres de moustiques.

Notre effort aura été récompensé par le panorama sur la ville qui s’étend comme une tâche d’huile dans son écrin de verdure.

Mais ce que nous avons surtout apprécié c’est le Musée d’Anthropologie, aux pieds du cerro, conçu par l’architecte Enrique Larran. Inscrit dans la pente, il s’intègre naturellement à son environnement tout en apportant une touche d’excentricité avec ses sheds géométriques et son enduit grenat.

Le Museo de Arqueologia de Alta Montaña nous a quant à lui laissé perplexes. Suite à une expédition sur le volcan Llullaillaco (6 740m) en 1999, des archéologues découvrirent des trésors de l’empire Inca ainsi que les corps d’enfants sacrifiés (il y a plus de 500ans) et conservés par le froid. Ceux-ci sont exposés à tour de rôle dans le musée, stupéfiants et glaçants…

Nous avons également fait un tour par les classiques cathédrale, églises et le cabildo local à l’heure de la siesta. Ici quasiment toutes les échoppes ferment entre 13h et 17h à cause de la chaleur.

Nous avons dû nous recaler sur le rythme nocturne des argentins (après le calme chilien), quand à 20h les restos sont encore vides. Le vendredi et le samedi soir, les rues piétonnes commerçantes sont noires de monde dans une effusion festive que l’odeur des vendeurs de pop-corn vient joyeusement parfumer.