Des lagunes altiplaniques, un désert de sel et des geysers, nos excursions Atacameñas

Comme nous l’expliquions précédemment, notre étape à San Pedro de Atacama a constitué un ancrage pour visiter les merveilles qui l’entourent. Avec l’agence Horizonte Atacama, notre planning prévoyait : la Valle de la Luna le lundi (après-midi), les Piedras Rojas le mardi (journée), la lagune Cejar (après-midi) le mercredi et les geysers le jeudi (matin). Suivant les excursions, les repas (petit déjeuner, déjeuner ou snack) étaient gérés et délicieusement préparés par l’agence Horizonte.

I. Piedras Rojas et lagunes altiplaniques

Suite à l’orage annulant la visite de la vallée de la lune, nous avons frapper fort en commençant par le circuit à la journée « Piedras Rojas et lagunes altiplaniques ». Six heure du matin, le minibus récupère chacun à son hôtel avec à son bord notre guide pour la journée, Layra, brésilienne très sympathique et notre chauffeur Francisco. Nous nous dirigeons vers le sud et le petit village de Socaire, premier arrêt pour prendre notre petit déjeuner au lever du soleil et s’adapter doucement aux 3 500m d’altitude.

Une fois le ventre rempli et un peu réchauffés nous reprenons la route pour atteindre les 4 200m et le site de Salar de Aguas Calientes n°3, aussi appelé Piedras Rojas. Nous quittons le minibus pour prendre un petit sentier balisé serpentant aux milieux des pierres rouges et menant jusqu’à une lagune turquoise.

On ne presse pas le pas car l’altitude se fait sentir et l’on est vite essoufflés à parler tout en marchant. La réflexion solaire est forte mais les températures restent fraîches et l’on apprécie d’avoir opter pour la technique de l’oignon en s’habillant ce matin.

Après ce panorama sensationnel, nous avons continué à rouler dans l’altiplano. Si la région du désert d’Atacama et ses hauteurs sont très arides, leur sous-sol regorge d’eau et celle-ci affleure parfois sous forme de lagunes. Nous nous sommes arrêtés aux lagunes Miscanti et Miñiques, séparées en surface par une langue de terre volcanique mais reliées sous terre.

Nous sommes repartis en direction du village de Socaire, pour redescendre un peu et prendre notre déjeuner aux milieux de plaines couvertes de roches sculptées par la nature.

Eglise de Socaire

Nous quittons finalement l’altiplano et ses vicuñas (vigognes) sacrées qui paissent tranquillement en petit groupes. Notre dernière étape nous conduit dans le désert de sel.

Changement radical de décor et de température en arrivant à la Laguna Chaxa, inscrite dans la réserve nationale de flamands roses. Le soleil se reflète sur le sel et l’on est vite réchauffés.

Ce désert de sel n’est pas lisse comme celui d’Uyuni car ici la pluie est quasiment inexistante. Cela donne un sol rocailleux, mélange de sel et d’argile, entourant les lagunes. Les micro-organismes et cyanobactéries enrichissent la palette des couleurs pastels.

II. Los Ojos del Salar, Laguna Tebenquiche y Laguna Cejar

Pour cette deuxième excursion nous retournons dans le salar d’Atacama, à quelques kilomètres au sud de San Pedro. Nous partons en début d’après-midi avec un nouveau guide, Sergio. Quelques minutes plus tard nous faisons un premier arrêt aux Ojos del Salar, deux trous circulaires de même taille contenant de l’eau douce. Si la vue est plus impressionnante depuis le ciel nous restons quelques minutes à contempler ces curieuses formations.

Puis nous repartons pour le meilleur spot de cette excursion : la lagune Tebenquiche. A cette période de l’année le niveau de l’eau est bas, suite à son évaporation, ce qui laisse une grande étendue de sel d’un blanc immaculé.

Aux limites de la lagune on peut distinguer des roches vivantes, amas d’extrémophiles (les plus vieilles bactéries présentes sur terre) fossilisées.

Après une petite balade le long de la lagune nous repartons en direction de notre dernière étape. Si l’excursion s’intitule lagune Cejar, celle-ci n’est finalement pas tant l’objet de l’attraction, puisque c’est dans la lagune voisine nommée Piedras que l’on peut se laisser flotter.

Laguna Cejar

En effet cette lagune contient 300g de sel par litre d’eau, un peu moins que la Mer Morte, permettant encore la présence de vie aquatique. Les touristes, dont nous faisons partie, viennent s’essayer à la poussée du sel.

Laguna Piedras

Nous avons donc fait trempette pour faire l’expérience de cette sensation de légèreté. Ce n’est pas désagréable, mais il est perturbant de pas pouvoir nager car nos pieds remontent aussitôt à la surface.

Nous ne sommes pas restés longtemps car le sel attaque la peau. Heureusement des douches d’eau douces sont présentes sur site, histoire de ne pas recouvrir tous ses vêtement d’une croûte de sel. Il était alors temps de repartir, prendre un cocktail-snack sur le chemin du retour prévu par l’agence. Raisonnables, en prévision de la journée du lendemain, nous avons fait l’impasse sur le pisco sour pour rester au jus de fruit agrémenté de Rica Rica, une herbe locale qui a une saveur mentholée.

III. Los geysers del Tatio

Nous avions prévu cette visite en fin de séjour car c’est celle qui culmine au plus haut point, à quelques 4 400m d’altitude. Un départ de l’auberge à 4h30 du matin qui pique un peu, suivi d’une route des plus chaotiques. On est contents de retrouver notre guide Layra et un nouveau chauffeur, Lucas, pour l’accompagner. Chapeau à ce dernier pour avoir piloter notre minibus sur une route de terre et de cailloux, de nuit, avec de la buée sur son pare-brise. On essaye tant bien que mal de finir notre nuit malgré les secousses et le froid qui nous enveloppe à mesure que nous montons.

Mais le trajet en vaut la peine et nous arrivons un peu avant le lever du soleil au site des Geysers del Tatio, le troisième plus grand au monde (après ceux des États Unis et de Russie). Nous ne sommes bien sûr pas seuls, une dizaine de minibus d’autres compagnies sont au rendez-vous. Une fois le soleil levé nous nous rapprochons des colonnes de vapeurs que l’on apercevait au loin.

On ressent vite le changement d’altitude et les -5°C, mais le paysage relègue nos sensations physiques au second plan, et l’on se concentre sur le plaisir des yeux.

Après une rapide explication du phénomène grâce à un schéma dessiné au sol par Layra, nous nous baladons à proximité des différents types de geysers. Ceux-ci vont des légères fumerolles sorties d’un petit trou dans le sol, à de plus gros orifices faisant jaillir de l’eau comme dans un jacuzzi.

Certains sont actifs en continu, tandis que d’autres le sont par intermittence. La pression sous nos pieds est très forte car nous nous tenons aux pieds de volcans : la terre est donc chaude au toucher. Il y a ici encore beaucoup de sel sur le sol : présent dans les roches volcaniques, il est happé par l’eau qui les traverse puis se cristallise autour des geysers.

Après une heure d’émerveillement, notre ventre se réveille et il temps de repartir pour prendre notre petit déjeuner dans les nuages, puisque ceux-ci ne sont pas encore décidés à se lever. Encore une fois un riche repas préparé par notre guide et notre chauffeur, en pleine nature, avec les baguettes récupérées juste avant de partir (une petite boulangerie frenchy est installée à San Pedro, servant des baguettes et des croissants, quasiment comme à la maison).

Désormais requinqués et un peu réchauffés par le thé, nous reprenons la route de l’altiplano et découvrons les paysages que nous avions manqué de nuit. Nous faisons un arrêt dans des zones humides qui accueillent de nombreux oiseaux, canards, flamants roses et quelques vigognes au loin. Le contraste est saisissant.

IV. El Valle de la Luna

Rentrés à midi à notre auberge, nous sommes bien fatigués de notre excursion matinale. Nous nous reposons un peu mais il faut déjà se préparer pour notre dernière visite. Layra (à nouveau), nous récupère pour repartir dans le désert, à l’ouest de San Pedro cette fois-ci.

Enfin nous pénétrons dans cette vallée que l’on avait prévu de visiter en premier. Située toute proche du village, elle était le point de passage pour le relier à la ville de Calama. Nous entrons dans ce qui est désormais un site protégé, géré par les indigènes, et découvrons ses hautes parois rocheuses, dunes de sables et formations géologiques complexes.

En parcourant la vallée les scientifiques de la NASA auraient affirmé qu’il s’agit de ce qu’il y a de plus proche des paysages qu’offre la planète Mars.

Nous nous arrêtons au départ d’un sentier de trekking, après l’énorme cratère qui marque le centre de la vallée. Nous entamons notre marche dans le sable pour prendre un peu de hauteur sur ce qui nous entoure.

Mais à mesure que nous parcourons le site, le ciel s’assombrit et se fait de plus en plus menaçant, décidément nous n’avons pas de chance avec ce coin.

On réussit tout de même à redescendre et faire un dernier arrêt aux Tres Marias, ancien haut lieu de culte, avant que les administrateurs du parc renvoient tout le monde dans les minibus.

L’orage se rapproche et la pluie commence à tomber alors que nous quittons la vallée. Elle signe la fin de notre excursion et nous devons faire une croix sur notre snack/cocktail normalement prévu au coucher du soleil.


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