
Nous avons quitté Valparaiso et la région métropolitaine, après avoir refait un saut par Santiago pour prendre notre bus, en direction de la Serena. Nous restons sur la côte avec la deuxième ville la plus ancienne du Chili et ses quelques deux cents ans.

Là-bas nous avons eu la chance de rencontrer Jhonny, par l’intermédiaire de Solène (une amie de Camille). Il a été notre guide et ami durant ces quelques jours, nous faisant découvrir sa région et nous transmettant son savoir d’architecte spécialiste du patrimoine et de la terre crue.

Le centre ville de la Serena est assez petit et nous logions à proximité, dans une auberge sympathique, mais avec une chambre sans fenêtre. Nous avons fait deux rapides tour de la ville, en journée (le soir nous ayant été déconseillé par Jhonny car potentiellement dangereux).

Nous avons apprécié le petit musée d’archéologie (encore un) avec ses belles céramiques des communautés Molle et Diaguitas. On ne se lasse pas d’admirer ce savoir-faire ancestral, la qualité et l’ingéniosité des décorations des poteries.







Au cours de ces quelques jours nous sommes finalement peu restés dans la ville de la Serena mais avons préféré découvrir ses environs avec Jhonny comme guide-chauffeur. Le premier jour nous avons roulé jusqu’à la plage très prisée de Totoralillo, qui en cette période de rentrée scolaire était très calme. Dans cette double baie le décor est particulier entre le plage de sable fin et les roches dans les nuages en arrière plan.





Les jours suivants nous avons fait deux autres balades sur la côte avec Jhonny et son (énorme) chien Olaf, âgé d’un an seulement. Du côté de la Serena nous avons traversé l’humedal (zone humide) pour atteindre la plage où nous avons pu admirer les énormes méduses échouées tandis qu’Olaf courait après les mouettes.







Une autre escapade nous a conduit, un peu plus au sud, du côté du village de pêcheurs de Tongoy, où l’on a pu déguster des fruits de mer frais (ostiones vivos) et en acheter d’autres pour les cuisiner le soir même.



Nous avons poursuivi notre route un peu plus dans les terres jusqu’au hameau d’El Tangue. Au milieu des cactus se trouve un petit groupe de fermes avec des élevage de chèvre, de volailles et de moutons. L’architecture vernaculaire utilise la totora (plante similaire aux roseaux) pour les toitures.






Puis nous sommes revenus sur la côte, du côté de Puerto Aldea, dans une toute petite communauté vivant de la pêche. Il n’y avait personnes et l’on a pu observer le piqué des pélicans dans la mer.


Enfin, l’excursion qui nous a vraiment plu et permis de découvrir l’arrière-pays fut notre journée dans la Valle del Elqui. Cette vallée commence à Vicuña et s’étend jusqu’à la frontière argentine.

Notre premier arrêt fût le petit village de Pelicana, autrefois desservi par le train à vapeur qui circulait dans la vallée. Depuis son arrêt, dans les années 70, le village est enclavé puisqu’il se situe de l’autre côté du río, où passe la nationale. Nous nous sommes arrêtés devant l’ancienne gare, construite en adobe parado : des briques de terres crues posées à la verticale entre des montants de bois, maintenus par des fils de fer en diagonale et des barbelés horizontaux, le tout recouvert d’enduit.



Son encaissement au milieu des montagnes sèches et abruptes est contrebalancé par un ingénieux système de canaux permettant d’irriguer la vallée avec la neige de la cordillère. On retrouve ainsi de nombreuses cultures d’arbres fruitiers et de vignes. Nous nous sommes arrêtés dans deux domaines viticoles, dont un tenu par des amis de Jhonny pour goûter au raisin sucré à même la vigne et déguster leur production de vendange tardive (appelé ici Late Harvest).







Nous avons fait un arrêt à Pisco Elqui, le village le plus touristique du coin, pour déjeuner. Connu pour sa distillerie de Pisco Mistral (en hommage à Gabriela Mistral, née dans la vallée), le nom du village entretient la bataille féroce entre Chiliens et Péruviens autour de la paternité de ce breuvage. De notre côté nous avons siroté un délicieux Pisco Sour aromatisé (miel et gingembre pour Camille, piment pour Etienne et basilique pour Jhonny) avec du quinoa del Elqui au fromage de chèvre local.

Un peu plus loin la route qui serpente dans la vallée s’arrête au petit village d’Horcón, où une barrière clôt l’accès pour protéger le reste de la vallée. En passant par les différents villages nous avons pu observer les constructions vernaculaires en terre crue – maisons et églises – qui se fondent dans le paysage.






Enfin, nous avons conclu cette belle journée à l’observatoire Mamalluca, situé sur une colline surplombant Vicuña. La vallée est réputée pour offrir les plus beaux ciel étoilés, malheureusement pour nous c’était un soir de pleine lune. Après avoir regardé une nébuleuse et des étoiles au télescope installé sur une terrasse, la lumière de la lune était trop forte et éclipsait le reste. Nous avons cependant pu observer ses cratères dans de parfaites conditions.


